In Délirium est un groupe aveyronnais qui balance du tonnerre.
Y’a pas à dire, ça swingue un max.
Non vraiment, ça déménage, ça dépote velu voire sévère.
Depuis 2003, nos joyeux compères ont eu l'occasion de partager leur rock fusion burlesque avec un public de plus en plus nombreux et enthousiaste.
Leur étonnante maîtrise des instruments traditionnels du rock, leur a ouvert les portes des plus grandes scènes régionales et inter régionales. Du tremplin rock de St Beauzely aux festivals "bizarre à Bizergues", 109, Cap Festival, St Christophe, Skabazac... Des squats exotiques aux pubs ruraux, des cafés concerts aux radios branchées de Toulouse, rien ne semble résister à la In Délirium Mania.
Alors, n’hésitez pas ! Pour en savoir plus sur chacun des acteurs de cette formidable "success-story", cliquez sur les prénoms.
La Bio Rieuse de Mr Martinez
Le premier contact de Mr martinez avec la musique eut lieu aux alentours d’à peu près son septième printemps. Fasciné par le jeu virtuose de
Jean-Michel Jarre, il plonge cœur et âmes dans l’étude de ce noble instrument qu’est le piano. Neuf ans plus tard, las d’échouer pour la 120ème fois dans l’exécution d‘équinoxe, il décide d’orienter sa carrière musicale vers un instrument plus facile: le synthétiseur ! Encore un coup d’épée dans l’eau !
C’est en la guitare qu’il va trouver son instrument de prédilection. D’abord autodidacte il ne tardera pas à prendre des cours afin d’accroître la rapidité de son apprentissage qui est pourtant déjà fulgurante ! Après seulement 6 mois de pratique, il gagnera une médaille d’or au concours de guitare électrique «Saturation en Aveyron» grâce à son interprétation en tapping du célèbre thème des
choristes «
Vois sur ton chemin».
En 95, après avoir épuisé toutes les ressources d’enseignement de sa région, il prépare son balluchon et part étudier dans la plus prestigieuse école de France dont il ressort diplômé avec mention assez très bien ainsi qu’une mention spéciale du jury féminin. A son retour dans le pays aveyronnais il embrasse une carrière professionnelle qui lui permettra de se produire avec nombre de groupes à succès sur les plus prestigieuses scènes.
Tout semble réussir à celui que l’on surnomme déjà « Romain d’argent », premières parties de
Little Bob,
Fly and the Tox,
Dr Feelgood et même
Jean-Michel, sa première idole, avec qui il fera un bœuf « oxygène » mémorable sur la scène du petit théâtre de St Jean de Naucelle, lui proposera la place de guitariste de son groupe à condition qu’il change de coupe de cheveux. La boucle était bouclée…. Il déclinera à contrecœur cette offre alléchante, ne pouvant se résoudre à sacrifier sa belle crinière blonde sur l’autel des années 80.
Ne sachant plus que faire de tout l’argent que lui apportaient ses diverses activités, il décida de s’essayer à la drogue. D’abord douce puis soudain bien plus dure, cette conne va stopper net son ascension. Tout se met alors à marcher de travers; il perd de nombreux alliés dans le monde du show business, son divorce le met sur la paille et il échoue même à une audition de démonstrateur pour la marque
Stagg. Il apprendra par la suite que le poste fut offert à
Patrick Rondat, qui le refusa…
C’est le début d’une longue traversée du désert sans chameau qui durera un peu, voire un peu trop !
Rabaissé à se produire avec des orchestres minables dans des bals musettes pourris de trous perdus, Mr martinez décide de reprendre en main sa destinée et s’exile donc sur le plateau de l’Aubrac afin de se désintoxiquer et de composer des morceaux introspectifs écrits par un ami.
Alors que le goût de vivre renaît en lui, l’envie de rejouer de la vraie musique aussi.
Il reprend contact avec ceux de ses amis à qui il ne devait pas d’argent et en trouve exactement deux. In Délirium était né.
Il faut remonter bien loin pour trouver l'objet qui orienta Didier Haberli vers In Délirium. Bien des déboires aussi.
Allez, si j'osais un nom un seul, ça serait Gotainer, Richard, le Youki. Ses chansons naïves l'ont bercé quotidiennement jusqu'à hier. Aujourd'hui, le reste du groupe lui a proposé de ne plus écouter ça, mais seulement de la musique sérieuse, comme Iron Maiden. Didier suis cette recommandation avec peine, mais ce sevrage lui a permis en revanche de développer sa vitesse d'exécution à trois doigts main droite, tant utile pour les tac-tacatac-tacatac-tacatac. Tant pis pour les chansons d'amour et d'eau fraiche. In Délirium chante le whisky et le plastoc. Tant pis pour son végétarisme, In Délirium chante la barbaque. Les Ogres aussi, oui mangent de la viande.
Pour jouer dans in Délirium, il faut plus d'une corde à son arc. Les critères d'entrée sont vraiment Brut de Brut. Didier Haberli avait ça, tout ça. Un public rien que pour lui jusqu'à Paris ha, Paris... Un costard taillé sur mesure dis-donc... En plus, il a quitté son accent suisse, pour embrasser celui de Toulouse ho mon Pais. A part quelques « dis-y d'venir » ou autres « on en prend septante ou bien? » quand il est fatigué, rien ne laisse deviner son passé en cité calviniste. Il a laissé Calvin à Genève et la calvitie à Gillou.
C'en était fait. En un rien de temps, il a sauté dans ses souliers pour courir la terre Ruthénoise et pour ne bouffer que de la fouasse, les dimanches après-midi. La fouasse, la fouasse la fouasse!!!
Quel talent de mimétisme alors.... Un vrai camé Léon. Accro à la brioche, il n'a à l'heure où paraissent ces lignes pas encore succombé à l'Aligot, ce saligaud. Pourtant, sa voisine, originaire du coin adore ça bien sûr; l'aligot, elle, aimant!!
Artiste minimaliste, Julien Bresson interroge constamment son instrument à travers une recherche de l’essence de l’existentiel.
« C’est depuis que j’ai vu
Danse avec les loups » explique-t-il.
Elevé dans une famille de mélomanes, il gardera de son enfance rythmée par
Michel Sardou,
La Compagnie Créole et
Bananarama une vision esthétique post-surréaliste très sombre. La quête du vrai, de l’authentique, l’obsèdera pendant plusieurs années, jusqu’à ce qu’il s’installe en 1987 à Vintimille. C’est à cette période qu’il découvre
Zucchero qui, grâce à «
Senza una donna » lui permet de découvrir le bonheur que procure une soirée dans une discothèque de province.
Marqué par l’expression « nisme abstrait » de Michel JACKSON-POLAC, il décide de porter des lunettes. Ce changement d’orientation sera l’occasion pour Bresson d’étendre ses recherches fondamentales sur la texture, la matière et la fuite du temps : il rejoint un groupe d’intermittents oisifs. Comme l’oisiveté est la mère d’
Elvis, ils décident de jouer un rock ‘n’ roll gai et entraînant qui puise son inspiration dans les riffs rageurs de
Sabine Paturel : In Délirium était né.
Sa Bio… de Danone (pour faciliter votre transit neuronal et garder LA ligne à la lecture de ces quelques unes).
Encore dans le ventre de sa Môman, le petit têtard qui se nommera finalement Gillian, se cale sur le groove du battement cardiaque maternel.
On découvrira bien plus tard que le souffle au cœur de sa Maman est à l’origine de ce sens inné du contre-temps et des mesures asymétriques non contrôlées du style : « et je suis pas tout à fait parti comme i faut » ou « j’arrive même à m’mett’ à l’envers sur
Highway to hell ».
Aujourd’hui, une pratique pas encore assidue du solfège rythmique
Agostini, proposée par ses camarades de jeu, tend à corriger cette originalité, mais c’est pas gagné.
A 10 mois, il articule déjà 4 syllabes sur 2 notes différentes DO DO puis RE RE, qui, bien qu’elles soient incompréhensibles, font la joie de toute LA FA MI : « Mô… Zeur… Phoque…heure ! »
A 2 ans, il boude déjà la soupe d’une grande marque label qu’on lui propose.
A 4 ans, exactement, il fête son anniversaire en chantant : «
Dans l’Ricard, ça d’eau, c’est maso » de
Patrick Sébastien tout en mangeant une forêt noire pour imiter le timbre de
Patrick et oblige ses copines à danser en culotte avec le p’tit parapluie entre les fesses, celui qui trônait sur le gâteau. C’est sûr, il sera artiste de Musique de Hall.
A 4 ans toujours, il rentre au conservatoire, et en ressort 5mn plus tard alors que son père se demandait comment il avait bien pu lui échapper, alors qu’il draguait pas tant que ça une jeune Maman du Square.
De 4 ans à 15 ans, sa pratique absolue d’aucun instrument lui permet de se concentrer sur les textes.
Brel,
Brassens,
Ferré et
Desproges sont ses seuls amis.
Cependant, il est capable d’interpréter les 8 premières mesures de «
Il s’appelait Stewball, c’était un cheval blanc…» d’
Hugues Aufray, à la flûte à bec, en ne se trompant qu’une seule fois.
Sa culture musicale n’est alors alimentée que par les tubes du moment et nous sommes, hélas, en plein dans les années 80. A cette époque - ce n’est qu’un détail mais - il découvre qu’en chantant à pleine voix «
Take on me» de A-HA, les filles s’intéressent à lui, malgré les éruptions acnéiques qui masquent les lignes, pourtant si gracieuses, de son visage. Mais la mue débutante de sa voix et les derniers assauts de la Testostérone (qui couvrira de poils le moindre cm2 de son corps, aux lignes pourtant si gracieuses) mettront, plus tard, un terme définitif au rêve d’embrasser une carrière brillante de chanteur trémousseux de variétés, adulé par des adolescentes aux poitrines fermes et au string qui dépasse de leur jean
Chevignon.
A 16 ans, alors qu’il vient tout juste d’arrêter de se ronger les ongles pour pouvoir éclater plus facilement les derniers boutons juvéniles qui apparaissent encore à la commissure de ses lèvres, il touche sa première guitare et se rend compte que ça fait très mal au bout des doigts et que ça laisse une corne indélébile fort inesthétique. Il se demande aussi pourquoi il y a toutes ces cordes alors que les deux plus grosses permettent à elles seules de jouer l’intro de «
Come as you are » de
Nirvana.
A 18 ans, entraîné par un camarade guitariste débutant qui vient d’acquérir pour 600000 F ( F=francs : monnaie usitée en France au siècle dernier ) de « matériel 6 cordes » et dérivés qui font pâlir de jalousie les décibels d’un
Airbus au décollage, il monte son premier groupe de style Fuck Metal épuré.
Ce n’est qu’un détail mais… il découvre alors qu’en hurlant le massacre et la destruction sur des lignes de chant sorties d’outre tombe, une autre catégorie d’adolescentes, aux poitrines fermes dont le téton est traversé d’un bout de métal mal désinfecté et qui font leurs vêtements elles mêmes en récupérant des tissus dans des poubelles, s’intéresse à lui. Cependant, il ne peut se résoudre à faire de la musique dans le seul but de se faire remarquer des filles. Non ! Il faudra aller plus loin… et réussir à conclure avec l’une d’elles.
APARTE : « Oui, je sais cette bio est un peu longue mais en même temps je suis le doyen du groupe et il est donc normal que j’ai plus de choses très intéressantes à raconter. »
Epilogue :
Enfin, et pour faire bref, le destin le mettra sur le chemin de Martin Garcia, guitariste héros local de bals musettes et fondateur d’In délirium, qui lui proposera d’intégrer l’équipe en tant que performeur vocal, subjugué qu’il est par « la faculté qu’il a à imiter la voix française de
Daffy Duck »*1.
« De toute façon, personne n’était prêt à se ridiculiser sur scène en se tortillant et vociférant des fantaisies gutturales, et pi moi, j’peux pas chanter en jouant des parties de batterie aussi compliquées. »*2
« Moi, je ne vois pas l’intérêt de chanter en général à part sur les morceaux de
Jean-Jacques Goldman où les parties instrumentales sont assez pauvres pour que ça soit utile de le faire. » *3
« Heu… moi, j’veux bien chanter mais pas quand j fais une rythmique saccadée à la guitare derrière, pi j’ai pas que ça à travailler en ce moment… »*4
Bref, au moment où Gillian Diez intègre le groupe, IN DELIRIUM était déjà né.
*1 - Mémoires d’un jeune guitariste - Martin Garcia - Gallimard - 2004, page 22. A lire également : Comment améliorer son tapping grâce à l’acuponcture et le cannabis - Paul Beuscher - 2000
*2 - Y-a-t-il une vie après les Etats-Unis ? - Julien Bresson - Seuil - 2003
*3 - Propos de Julien Gallois, bassiste d’In délirium, tirés d’une émission radio
*4 - pareil que *1 mais page 36.